UN PEU D'HISTOIRE

Située au confluent des vallées de la Moselle et de la Moselotte, à cinq kilomètres en amont de Remiremont, la commune de Dommartin-lès-Remiremont s’est constituée administrativement à la Révolution des territoires des anciennes communautés de Franould, La Poirie, Vecoux et Reherrey, assises sur le ban de Longchamp, et de l’ancienne communauté de Pont comprise dans le ban de Moulin mais unie aux précédentes par des intérêts paroissiaux et forestiers. Les bans étaient sous l’Ancien Régime des circonscriptions administratives et territoriales sur lesquelles le Chapitre de Remiremont exerçait ses droits seigneuriaux.

Mais l’histoire de la commune remonte à des temps beaucoup plus anciens puisque plusieurs découvertes d’objets préhistoriques ont été faites sur son territoire. En 1970 on a découvert dans la propriété de Monsieur Pernet, au Cuchot, un galet broyeur et plusieurs nucléus. En 1976, une hache préhistorique a été mise à jour par M. Kelbert dans son jardin situé près de l’ancienne gare de Dommartin. Toujours à proximité de l’ancienne gare, on a trouvé les traces d’une station gallo-romaine au début du siècle. On y a découvert des débris de sculpture très anciennes dont une tête de lion, diverses poteries, un fragment de meule à écraser le grain et diverses fondations.

Selon la tradition, Louis le Débonnaire, fils de Charlemagne, qui prit le monastère du Saint-Mont sous sa protection et qui fit de fréquents séjours à Remiremont aurait eu un relais de chasse aux Granges de Franould. Le nom de Grange Louis, donné à une ferme de cet écart, viendrait de cette présence. Cette ferme appartenait encore à la veille de la Révolution au prieuré du Saint-Mont et fut vendue comme bien national.

En 1169, au début de la dynastie capétienne, la cure de Dommartin fut unie au prieuré du Saint-Mont pour subvenir aux besoins du monastère. Cette union fut confirmée par les papes Luce III en 1184 et Célestin IV en 1192 à la suite de quoi les Bénédictions du Saint-Mont desservirent la vaste paroisse de Dommartin jusqu’à la Révolution de 1789. C’est à cette union que l’on doit les richesses de l’église qui est considérée à juste titre comme la plus belle de toutes celles de l’ancien arrondissement de Remiremont après l’abbatiale Saint-Pierre de Remiremont. L’église renferme de nombreux objets de mobilier qui sont classés parmi les Monuments Historiques où inscrits à l’Inventaire supplémentaire.

La paroisse fut , lors sa fondation à l’époque carolingienne, placée sous le patronage de saint Martin, d’où son nom, Dominus Martinus, puis sous celui de saint Laurent au milieu du XVII° siècle.

Pendant toute la durée de la Révolution, le village fut à l’abri des excès et des troubles qui marquèrent le cours des évènements. Les habitants rédigèrent leurs Cahiers de doléances, envoyèrent des volontaires, subirent les réquisitions. Sous la Terreur le culte fut supprimé, l’église fermée, et la commune prit le nom de Martin-Libre.

Lors de la réorganisation administrative, en 1790, deux municipalités furent crées au ban de Longchamp : celle de Rupt-sur-Moselle et celle de Dommartin.. La commune de Dommartin comprit les quatre sections de Franould, La Poirie, Vecoux et Reherrey. En 1791, un arrêté du département réunit Pont à la municipalité de Dommartin. La commune fit partie du district de Remiremont qui comprenait six cantons : Remiremont, Cornimont, Eloyes, Le Thillot, Plombières, Vagney et Remiremont.
En 1858, les deux sections de Vecoux et de Reherrey furent, sur leur demande et en raison de leur éloignement du centre du village, érigées à leur tour en commune sous le nom de Vecoux. Depuis cette date, la commune de Dommartin a conservé son unité. Elle compte aujourd’hui 1.850 habitants.

Abel Mathieu